A l’automne dernier alors que les jours commençaient à franchement raccourcir, le photographe ambulant a roulé dans la roue d’un breton pas comme les autres : Julien Meffre. Cet enseignant diplômé de géographie est passionné de langue et culture bretonne mais aussi de vélo. Durant quatre jour, le photographe ambulant a illustré la grande boucle du journa-cyc-liste autour du massif armoricain. Ce reportage photo est sa première publication dans le magazine 200, bien connu des amateurs de gravel. D’ailleurs, les contours de ce massif montagneux dépassent largement les limites de la Bretagne administrative ou même historique. A trois semaines de l’élection présidentielle, retour sur cet itinéraire de près de 400km pour s’immerger de la géopolitique des paysages de l’ouest de la France.
La rencontre et les préparatifs
C’est un message téléphonique laissé le vendredi soir sur sa messagerie qui sera le point de départ de cette aventure cyclo-journalistique. Il est question de photographies et d’un magazine vélo. Bref, une excellente entrée en matière pour le vélo-photographe qui ne se fera pas prier pour rappeler son interlocuteur dès le lundi matin.
C’est un mercredi, en plein marché Sainte-Thérèse que la rencontre a lieu. Autour d’un savoureux café artisanal les deux hommes se mettent d’accord sur le calendrier et le vélo-photographe en apprend un peu plus sur l’itinéraire : Basse-Normandie, Mayenne, Anjou, Loire-Atlantique et enfin la Bretagne et les crêtes de monts d’Arrée !
Un point important : le photographe ambulant laissera son fidèle destrier à deux roues au garage pour s’asseoir au volant de sa camionnette dont les chevaux mécaniques du moteur à explosion permettront de prendre de l’avance sur l’itinéraire de Julien et de le « cueillir » sur le fait lors d’un passage de pont, sur les berges de la Mayenne ou bien au droit des remparts du château de Rohan.
Les « héros » de cette aventure journalistique conviennent de réaliser un don d’un montant équivalent à l’empreinte CO2 estimée (310 kg)
Pour ce reportage, les émissions relatives au photographies ne seront donc pas négligeables. Qu’à cela ne tienne, les « héros » de cette aventure journalistique conviennent de réaliser un don d’un montant équivalent à l’empreinte CO2 estimée (310 kg). C’est l’association Canopée, en pointe sur la protection des arbres et le plaidoyer en faveur d’une forêt vivante, qui bénéficiera de cet argent.
Sur la route et au bivouac
Après un café dans un bistrot local, Julien donne le premier coup de pédale et entame l’ascension vers le mont des Avaloirs (417 m). Au sommet, le temps est gris et saturé de brouillard. Il faudra repasser pour profiter d’un autre panorama que celui imprimé sur les tables d’orientation qui émergent des arbres au sommet de l’imposant édifice en béton.
De la campagne, du bétail et du bocage forment le paysage avoisinant. Ces éléments rappellent les contreforts du Morvan bien plus loin en Bourgogne. Dans les villes, quelques commerces laissent apparaître l’identité et la spécificité du territoire. Ils contrastent avec la multiplication d’enseignes franchisées que l’on peut retrouver dans les agglomérations plus peuplées.
Dans les villes, quelques commerces laissent apparaître l’identité et la spécificité du territoire
Une fois les kilomètres de l’étape du jour parcourus, le temps est au repos. La météo est plutôt clémente. En effet, mis à part les températures fraîches au petit jour, le soleil accompagne cycliste et conducteur de son lumineux et chaleureux rayonnement. Une petite bière locale pour s’hydrater, une soupe de légumes mais aussi, avouons-le, un bocal de ravioli ou des tranches de fromages artisanaux, sont les mets et plats qui réchauffent et réconfortent les deux compères. Le tout avant de se glisser dans un sac de couchage pour goûter un repos bien mérité.
Le lendemain, chacun son poste, l’un sur la selle et l’autre au volant. Une même mission pour écrire, qui à vélo, qui avec la photographie, l’histoire de l’étape du jour. contre toute attente, la vitesse de progression du vélo ne laisse que peu d’attente au photographe. Cela met en perspective l’efficience du vélo : compte tenu du « zéro émission » qu’il représente, il révèle la polluante efficacité de l’automobile. Cela dit, l’efficience ne permet que difficilement, de suivre le rythme de la société qui ne cesse de s’accélérer. D’ailleurs, sera-t-elle un jour capable de ralentir ?
Les moments forts
Résumer 4 jours dans un texte, et ce sans divulgâcher le contenu de l’article du magazine, n’est vous en conviendrez, pas chose facile. En toute subjectivité, le photographe ambulant retient quelques moments remarquables.
Tout d’abord, la rencontre avec le maire de Laval pour la franchise et la clarté des positions prises. Ensuite, la traversée de la Loire sur un pont métallique très étroit entre Savennières et Rochefort-sur-Loire. Les voitures suivent de loin l’équipage cycliste constitué de Julien et d’un couple de voyageurs québécois.
Les voitures suivent de loin l’équipage cycliste constitué de Julien et d’un couple de voyageurs québécois
Autre moment fort : l’arrivée au sommet des monts d’Arrée et l’épine rocailleuse du Roc’h Trevezel. la lumière entrecoupée d’éclaircies et de passages nuageux, le décor flamboyant de la lande bretonne. A cet endroit particulier, on se croirait en Écosse. Autre élément de décor remarquable : cette immense antenne plantée là, colorée de rouge et blanc et contrainte de tous côtés par ses haubans métalliques.
Enfin un souvenir marquant, et c’est le résultat de cette aventure journalistique, la rencontre avec Julien et les échanges le soir lors du bivouac ou bien lors des courtes pauses déjeuner du midi : un homme engagé et sincère toujours à l’écoute, surtout dans les petits bistrots de campagne. Comme par exemple à la table du Paris-Brest dans la commune de Lalacelle, juste avant d’entamer le périple de cette aventure journalistique.
L’article de Julien Meffre illustré par le photographe ambulant a été publié dans le #31 du magazine vélo 200.
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Le photographe ambulant sillonne la métropole rennaise à vélo. Il parcourt aussi, en auto cette fois, des contrées plus éloignées pour mettre en lumière l’engagement. Celui des femmes, des hommes, des organisations et des territoires.
Le vélo photographe a ainsi décidé d’ #agirmaintenant. Agir face à l’urgence climatique pour rendre visible et concret un récit alternatif de société, plus sobre et résiliente.
En choisissant le photographe ambulant, vous faites appel à un professionnel concerné et pleinement engagé dans la transition, qu’elle soit énergétique ou sociétale. Découvrez qui se trouve derrière l’appareil photo…
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