Au printemps dernier, le photographe ambulant recevait un appel téléphonique concernant un projet de livre engagé. Le projet intitulé « photoreportage maraîchage » est atypique et sert avec pertinence l’intention d’Isabelle Deval, la jeune femme à l’origine de l’idée. Il s’agit ainsi de rendre compte par le texte et la photographie du métier des maraîchères.ers de Bretagne.Les témoignages écrits et visuels seront rassemblés dans un livre. L’intégralité des bénéfices seront reversés à l’association Terre de Liens qui aide à l’installation de paysan.e.s partout en France. Cette particularité a naturellement été fixée par Isabelle dès le départ du projet.
A l’origine du projet de photoreportage maraîchage
A l’issue de la première conversation téléphonique, il est convenu d’une rencontre entre l’auteure et votre serviteur. Elle a lieu quelques semaines plus tard à Rennes, dans les jardin de Carrefour 18 inondés d’une lumière printanière. L’échange permet ainsi de mieux faire connaissance et de mettre à plat, l’intention et les envies de chacun.e.
Le fait d’intervenir bénévolement nécessite en effet de bien comprendre la finalité du projet. Le travail à abattre nécessite un investissement considérable. Il requiert donc d’adhérer à la fois à la cause défendue et à la manière de procéder ou d’interagir humainement.
si les moyens financiers d’Isabelle sont modestes, elle reste néanmoins déterminée à mener à bien ce projet
Si les moyens financiers d’Isabelle sont modestes, elle reste néanmoins déterminée à mener à bien ce projet. Elle n’hésite donc pas à faire connaître le projet auprès de la presse (articles Ouest-France et Le Télégramme). Elle est abordée par une webradio qui présente le projet à travers une série de podcasts. Côté financement, Isabelle découvre l’investissement personnel que requiert un financement participatif. Elle décide aussi de s’entourer d’une équipe de professionnel.le.s. Elle est constituée de l’artiste Anne des prairies et des photographes Ellie Gibbons et Elliot Smaritto. Ces derniers l’accompagneront lors des différentes étapes du circuit breton.
Une autre originalité de cet ambitieux projet : le choix du vélo comme moyen de locomotion principal au cours de ce tour de Bretagne. Vous l’imaginez bien, pour le plus grand bonheur du photographe ambulant :-).
Mettre en avant le métier de maraîcher.ère
Il faut tout de même rappeler au lecteur qu’Isabelle n’est pas étrangère au maraîchage. Elle-même travaille dans le secteur depuis près de 15 ans en tant que salariée. Durant cette période elle a pu se rendre compte de la réalité d’une activité où très souvent les salarié.e.s sont mieux payé.e.s que les patrons. Ces derniers ne comptant pas leurs heures.
très souvent les salarié.e.s sont mieux payé.e.s que les patrons. Ces derniers ne comptant pas leurs heures.
Néanmoins, il faut ôter toute intention misérabiliste au projet d’Isabelle. En effet, le photoreportage maraîchage souhaite avant tout mettre l’accent sur l’importance de ce métier. Une activité où des individus remplissent de rôle essentiel de produire une alimentation saine et locale. C’est d’ailleurs un rappel judicieux pour les citoyens et consommateurs à l’heure de la « bio industrielle ». Des produits souvent proposés par la grande distribution, traversant les frontières et nivelant par le bas les normes sociales.
D’autre part, le livre qui sortira de cette expérience littéraire, photographique et éco-mobilistique veut mettre en avant les formes variées que revêtent les exploitations maraîchères : lieu d’accueil ou de formation, atelier de transformation, participation bénévoles, tiers-lieu. A chaque endroit, l’expérimentation d’un variante de maraîchage qui ressemble à l’initiatrice.teur du projet.
Retour de 3j de photoreportage maraîchage autour de Rennes
Vous l’aurez compris, c’est tout un équipage professionnel dont la patiente et résiliente Isabelle a su s’entourer. Pour rester dans la métaphore cycliste, d’aucun pourrait y reconnaître le peloton pédalent autour du « maillot jaune ». Pour les trois jours auxquels le photographe ambulant a participé, c’est l’enthousiasme et l’authenticité qui résument le mieux l’esprit des rencontres.
En premier lieu, votre serviteur a été marqué, parfois bouleversé par les témoignages des maraîchères.ers. Leur engagement est remarquable et gagnerait à être plus reconnu par les médias, les pouvoirs publics et les consommateurs.
Le prisme à travers lequel ils et elles vivent l’activité de maraîchage peut aussi être radicalement différent d’une exploitation à l’autre. A l’heure de la monoculture et des regroupement, toujours plus gros, de fermes ces différences représentent une richesse et une liberté.
le prisme à travers lequel ils et elles vivent l’activité de maraîchage peut aussi être radicalement différent d’une exploitation à l’autre
Du bonheur de pédaler ?
Enfin, enfourcher le vélo pour se rendre à des dizaines de kilomètres est une activité physique réelle certes. Cependant, de son côté, l’esprit continue d’œuvrer. Cela permet aux idées et ressentis de se déposer, aux impressions de murir. Et tout cela à mesure que les tours de pédales nous rapprochent du lieu de reportage suivant.
Enfin, et c’est une considération toute personnelle, se déplacer à vélo permet de s’approprier le territoire environnant. Et cela, avant même d’entrer dans la ferme. Le cycliste ressent ainsi le relief, le paysage et l’interaction qui se joue entre les différentes entités qui l’occupent. Et parmi celles-ci les maraîchères.ers.
Pour en savoir plus sur l’initiative d’Isabelle Deval, visitez le site internet photoreportage maraîchage.
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SCHEER
Top reportage 🙏