4 parcs éoliens avant l’hiver

« Nous avons besoin de compléter notre photothèque avec les clichés de 4 parcs éoliens avant l’hiver ». C’est suite à une brève conversation téléphonique qu’a débutée l’histoire de ce reportage photographique. Il a conduit le photographe ambulant sur les territoires des Hauts de France, de la Nouvelle Aquitaine et du Grand Est. La mission consistait en la réalisation de signatures paysagères de parcs récemment sortis de terre. Au travers de cet article, le vélo-photographe vous embarque. Vous circulerez non plus sur 2 mais sur 4 roues, à bord de Tom, le camion du photographe ambulant.
Célébration de la lumière par les éoliennes de Dargies - Daméraucourt - 60
Célébration de la lumière par les éoliennes de Dargies - Daméraucourt - 60

Relever le défi de photographier 4 parcs éoliens avant l’hiver

Il s’agissait d’illustrer 4 centrales de production réparties dans 3 régions. Afin de réduire les émissions de CO2 relatives au déplacement, le photographe ambulant planifie, autant que possible, ses itinéraires sous forme boucle.

La première boucle consistait donc à relier les 3 parcs éoliens du « nord ». Elle concernait les sites de Daméraucourt, Dargies 2 (dans l’Oise) et Riaucourt (en Haute-Marne). Nous verrons que cela ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Pour le dernier parc éolien, situé à l’intérieur du parc régional Périgord-Limousin, le reportage ferait l’objet d’un déplacement dédié. Une échappée de Rennes vers la Haute-Vienne. Cette fois encore au volant de Tom.

A propos du concept de signature paysagère

Le photographe ambulant affectionne d’illustrer la transition énergétique. Parmi le bouquet des sources renouvelables, l’éolien occupe une place particulière. Le concept de signature paysagère est propre à votre serviteur. S’il fallait le résumer, cela consisterait à faire se rencontrer les éléments d’un territoire, d’un paysage, avec les éoliennes qui sont « plantées » dessus. C’est encore un travail de composition où il faut savoir positionner l’appareil photo au bon endroit. La lumière est enfin la cerise sur le « tableau » photographique. Essentielle, elle apportera une ambiance, un rendu propre à l’instant, à la saison et au lieu.

s’il fallait le résumer, cela consisterait à faire se rencontrer les éléments d’un territoire, d’un paysage, avec les éoliennes qui sont « plantées » dessus.
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le photographe ambulant posté - Maisonnais-sur-Tardoire - 87
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"Tom" la camionnette du photographe ambulant aux alentours du parc éolien - Dargies - 60

C’est parti !

Après plusieurs points météo, la date du départ est arrêtée. C’est le jeudi 11 novembre que le moteur de « Tom », la camionnette du photographe ambulant, démarre pour un voyage de près de 1 500 km. La fenêtre n’est pas très large, mais les 3 jours de soleil annoncés devraient permettre de capter l’essentiel.

Cela dit, il n’est pas si rapide de rejoindre le premier théâtre photographique. Le « spot » est situé aux confins septentrionaux de l’Oise. Une durée d’autant plus longue que votre serviteur n’emprunte aucun itinéraire à péages et limite volontairement sa vitesse maximale à 110km/h.

La fenêtre n’est pas très large, mais les 3 jours de soleil annoncés devraient permettre de capter l’essentiel

Ainsi, c’est en fin d’après midi que la camionnette s’engage sur les chemins d’accès du parc éolien de Daméraucourt. Les six éoliennes Enercon E92 de fabrication allemande juchées sur leurs tours composées de demi-coque en béton. Il était temps : le soleil d’automne se rapproche rapidement de l’horizon. Une lumière cuivrée qui rappelle tellement l’automne contraste le paysage alentours. Il est désormais temps pour le photographe ambulant de sortir son matériel et de se mettre au travail.

La nuit tombée et l’absence de lumière mettront fin aux prises de vues. Un ronde de reconnaissance permettra de définir un endroit propice au bivouac. Un repos bien mérité où le photographe s’endort bercé par le souffle régulier du passage des pales.

Dernières lumières - Daméraucourt - 60
Dernières lumières - Daméraucourt - 60
Lumière dorée de l'automne - région de Riaucourt - 52
Lumière dorée de l'automne - région de Riaucourt - 52

La nature est toujours plus forte !

Le lendemain matin, la lumière tant espérée est au rendez-vous. Il est 6:00 et l’horizon commence déjà à s’embraser. Les contrastes sont forts et précis. Il est l’heure d’empoigner trépied et boitier photographique pour rendre compte de l’exception du moment. Partout à l’horizon, les éoliennes célèbrent à leur manière l’arrivée de l’astre solaire. Elles tournoient et les premiers rayons embrasent les pales des rotors en mouvement.

Cette journée se passera de la course évolutive du soleil. Une partie du parc éolien de Daméraucourt se trouve à proximité directe de parcelles agricoles de taille moyenne. Elles sont bordées de haies et un village se trouve aussi non-loin de là. Ces éléments auront leur importance pour le rendu photographique.

Il est l’heure d’empoigner trépied et boitier photographique pour rendre compte de l’exception du moment

Le deuxième parc de la mission, Dargies 2 est situé à seulement quelques kilomètres. Les 3 éoliennes Vestas V110 sont entourées d’une dizaine d’autres aérogénérateurs. Il faut bien choisir le point de vue et l’angle afin que les photographies ne rendent compte que de ces seules machines. C’est l’un des principaux atouts (sur le vélo) de la voiture car en un temps très réduit, il est possible de capter la (même) lumière depuis plusieurs localisations différentes.

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Migration annonciatrice de l'hiver dans le parc naturel régional Périgord Limousin - région de Maisonnais-sur-Tardoire - 87

Lors d’une petite pause dans cette alternance de courts trajets en voiture et de prises de vue, un coup d’œil est jeté aux prévisions météo. Tonnerre ! le temps se gâte dans le Grand Est. Pour réussir à ajouter ce troisième parc au tableau, il faudrait prendre la route au plus vite et, via l’autoroute, foncer capter la lumière de fin de journée.

C’est la première décision de votre serviteur qui s’éloigne donc du premier lieu de prise de vues. Cependant, il sent bien que quelque chose cloche. Il faudrait filer à 130 km/h sur l’autoroute pour espérer capter une heure de lumière. C’est décidément trop hasardeux en matière photographique et assurément ruineux pour l’empreinte carbone.

Il faudrait filer à 130 km/h sur l’autoroute pour espérer capter une heure de lumière. C’est décidément trop hasardeux en matière photographique et assurément ruineux pour l’empreinte carbone.

C’est 25 min. après le départ précipité, arrêté au milieu d’un village, que le photographe opère un demi-tour à Tom. Retour à la case départ. Il n’y aura pas de 3ème étape pour cette boucle du début du mois de novembre. La journée se termine donc en approfondissant les richesses photographiques du territoire environnant les deux premiers parcs éoliens. C’est ainsi autour des éoliennes de Dargies qu’une mise en abîme paysagère sera élaborée alors que la couverture nuageuse n’en finit pas de s’épaissir. Le soleil petit à petit est asphyxié par la grisaille.

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Eoliennes dans une mer d'arbres - région de Maisonnais-sur-Tardoire - 87
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Aurore brumeuse sur le parc naturel régional Périgord Limousin - région de Maisonnais-sur-Tardoire - 87

2 éoliennes qui émergent d’un océan forestier

Dans cette mission « 4 parcs éoliens avant l’hiver », l’étape « méridionale » était fixée en la destination de Maisonnais-sur-Tardoire. Ici, à l’intérieur du périmètre du parc naturel régional Périgord – Limousin, les forêts et vallons encaissés ont remplacés les champs et autres plaines. Sans exagérer, et c’est une chose rare pour un « chasseur » d’éoliennes, il était même difficile d’apercevoir la silhouette de ces deux majestueuses machines Vestas. Accroché à plus de 110m en hauteur tourne un rotor de près de 140m. Ces dimensions remarquables se justifient par la nécessité d’optimiser la production d’énergie de ces deux seuls « moulins».

Ce parc éolien donna du fil à retordre à votre serviteur photographe. Débusquer les points de vues fût un travail de patience et de minutie. Ces efforts étaient heureusement récompensés par la qualité de la lumière.

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Tom en embuscade - région de Maisonnais-sur-Tardoire - 87
E(levage)olienne - région de Maisonnais-sur-Tardoire - 87

Après l’automobile, le choix de l’autopartage

Vous le savez, le photographe ambulant s’efforce jour après jour et mission après mission d’#agirmaintenant face à l’urgence climatique. Alors avant rejoindre un seul parc éolien localisé à près de 600km et 9h de conduite, il était pertinent de trouver la plus efficiente solution. L’enjeu était de limiter l’empreinte carbone sans entamer la rentabilité de la mission.

Ainsi, c’est via le train (Rennes-Paris-Chaumont) que la majeure partie du chemin a été parcourue. Ensuite, et grâce à l’application d’auto-partage OUICAR, une blanche 206 et son propriétaire patientait sur le parvis de la gare.

Le temps de faire le tour du véhicule et zou ! « en auto-partage » Simone 🙂 Une fois n’est pas coutume, la lumière est sublime, les éoliennes tournent. La deuxième journée du photographe ambulant peut commencer !

Une fois n’est pas coutume, la lumière est sublime, les éoliennes tournent. La deuxième journée du photographe ambulant peut commencer !

Pour le parc éolien haut-marnais de Riaucourt, situé au nord de Chaumont, les points de vue de manquent pas. Parmi ces derniers, le sommet d’une colline au remarquable point de vue panoramique. Une manche à air indique que cet endroit est prisé par les amateurs de vol libre (parapente, deltaplane, etc.). Une gelée annonciatrice de l’hiver imminent y accueillit, le lendemain, l’arrivée de l’auto-photographe.

Si un jour vous êtes dans la région et qu’il vous faut passer la nuit quelque part, faites halte à l’auberge « le Commerce » à Bologne. Une cuisine savoureuse et chambre réconfortante en pleine campagne.

Quelques minutes avant l'arrivée en gare de Chaumont - photographie prise par un Fairphone 3+
Repos bien mérité à l'Auberge "Le Commerce" - photographie prise par un Fairphone 3+
Manche à air, indice de féru.e.s de vol libre - photographie prise par un Fairphone 3+
le parc éolien de Riaucourt cadré par l'intérieur du coffre de la 206 autopartagée - photographie prise par un Fairphone 3+

L’épilogue de l’épopée des 4 parcs éoliens avant l’hiver

Ce défi de photographier 4 parcs éoliens avant l’hiver s’est achevé le jeudi 25 novembre sous un temps gris. Rattrapée par la patrouille (météo), c’est sous un ciel anthracite que la petite 206 a rejoint la ville de Chaumont (à l’imposant et historique viaduc). A la radio on annonce un refroidissement imminent accompagné de probables chûtes de neiges. Mission accomplie pour votre serviteur.

Dans le boitier, une belle quantité de clichés d’éoliennes agrémentées de paysages ruraux, forêts, vaches, arbres à la frondaison flamboyante et des couleurs chaudes et marquées de l’astre solaire naissant ou déclinant.

Une autre réjouissante nouvelle, celle du nombre de co-voitureu.r.se.s embarqué.e.s à l’occasion des déplacements en camionnette

La rentabilité financière aura été réduite par le choix du transport pour rejoindre le dernier parc éolien. Cependant ce fut inversement proportionnel avec l’empreinte carbone générée. Une autre réjouissante nouvelle, celle du nombre de co-voitureu.r.se.s embarqué.e.s à l’occasion des déplacements avec Tom. Pas moins de 8 personnes on voyagé lors des périples « nord » et « sud ». Il peut être judicieux de rappeler que votre serviteur fixe toujours le prix le plus bas possible sur l’application Blablacar. En effet, c’est le partage du CO2 généré fatalement qui motive la démarche et non pas les euros versés par les passager.ère.s.

Pour cette aventure de 4 parcs éoliens avant l’hiver, l’option hybride (voiture + train) et une offre de covoiturage bien empruntée correspondent à une évolution nouvelle. Ces expérimentations réussies seront à considérer lors de prochaines missions. Comme à chaque reportage entraînant un déplacement au moyen de sa camionnette, le photographe a estimé son empreinte carbone. La somme équivalente en euros fait l’objet d’un don auprès d’une association engagée. Ici l’association Canopée basée à Angers. Voir le certificat de don de ce reportage.

Silhouettes paysagères - Riaucourt - 52
L'impressionnant viaduc romain, dernier jour de reportage - Chaumont - 52

Pour aller plus loin...

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