De quelle abondance nous annonce-t-on la fin ?

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Fin de l'abondance :  moutarde is the new chic
Fin de l'abondance : moutarde is the new chic

Alors que les derniers jours du mois d’août ramènent avec eux nombre d’actifs dans les centres urbains de l’hexagone, la rentrée est déjà là et il convient de marquer les esprits. La déclaration est ainsi massivement relayée par les médias : nous devons nous préparer à « la fin de l’abondance ».

Dans les années 70, les décideurs de l’époque avaient préféré se concentrer sur « la chasse au gaspi ». Près de 50 ans plus tard, le choix sémantique est cette fois plus précis, plus sournois peut-être. Le terme renvoie en effet à une incertitude anxiogène sans laisser entrevoir de dimension positive à ce changement. Le choix des mots compte et je pense qu’il est important d’essayer de faire un pas de côté.

La déclaration est ainsi massivement relayée par les médias : nous devons nous préparer à « la fin de l’abondance »

Depuis que notre planète abrite la vie, j’ai le sentiment que l’abondance se retrouve partout dans la nature : la photosynthèse, la vie microbiologique des sols, les bactéries de notre microbiote. Le terme s’apparente aussi à la fertilité lorsque qu’un.e paysan.ne conserve une partie des récoltes en prévision des semis à venir. Pour reprendre l’amorce de Rob Hopkins, « et si » nous nous réappropriions cette notion d’abondance alors qu’on nous annonce son imminente disparition ?

A l’échelle humaine l’abondance est omniprésente. Elle se retrouve dans l’empathie et les sentiments que nous entretenons avec notre famille, nos proches. Les facultés créatives et les idées émanant de nos esprits sont aussi synonymes d’abondance et de richesse sociale, spirituelle ou émotionnelle. Par contre, l’abondance existe-t-elle lorsque l’on sème des graines OGM « à usage unique » ? De même pour le personnel d’un hôpital parisien qui arrive en rupture de pansements* ?.

Dans les écosystèmes, l’abondance trouve ses limites dans l’équilibre entre la consommation des espèces d’un milieu et les ressources qu’il abrite. Les plantes et les animaux consomment ce dont elles ont besoin. Cet équilibre est ténu et fragile. Tout comportement de sur-exploitation/consommation des ressources condamne à court ou long terme l’abondance de ce milieu. Aujourd’hui, dans une société régie par les totems de la vitesse et de l’efficacité, j’ai l’impression qu’il existe de nombreuses situations où l’abondance se confond avec le gaspillage.

Mettons le gaspillage « hors d’état de nuire » et « déclarons la guerre » au business as usual climaticide

Alors, soyons ambitieux et pugnaces ! « Attaquons-nous » à la surconsommation stérile, socialement délétère et environnementalement dévastatrice sur laquelle se fonde en partie le récit de notre société. Mettons le gaspillage « hors d’état de nuire » et « déclarons la guerre » au business as usual climaticide. Dans certains pays occidentaux comme la France, les modes de vie de la population (dont les happy few voyageant en jets privés) sont à l’origine du problème. Il est possible de devenir un vecteur de solution et de ré-inventer le récit d’avenir d’une société plus efficiente, horizontale et résolument en symbiose avec le vivant qui nous entoure.

Ce texte est extrait de l’éditorial de la lettre d’information saisonnière du photographe ambulant Dans la roue #6 – automne 2022. Abonnez-vous pour recevoir la prochaine édition 😉

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