A l’occasion de la journée mondiale de la bicyclette décrétée par l’ONU, le photographe ambulant arrête son vélo. A travers cet article l’intention posée est à la fois d’apporter des informations pertinentes et de rendre hommage à cette formidable invention qu’est le vélo. Un lointain descendant de la révolutionnaire invention du baron allemand Karl Drais von Sauerbronn en 1817. il y a bien longtemps dans une contrée lointaine, très lointaine…
Le premier véhicule de l’indépendance ?
Enfourcher sa bicyclette et se rendre pour la première fois seul à l’école. Partir à la plage avec des amis avec pour seule contrainte de déposer un petit mot sur la table de la cuisine que les adultes verront en rentrant du travail…
Voici quelques exemples où le vélo est synonyme de liberté, d’indépendance et d’autonomie. Il n’est pas besoin d’alléger son portefeuille afin de remplir le réservoir, contrairement à un autre véhicule à 4 roues. Ce dernier est bien connu des adultes à qui les autorités ont délivré un permis de conduire. L’absence de cette contrainte administrative est un point de plus en faveur du vélo. Pour revenir au portefeuille, le seul argent à emmener servira à alimenter votre réservoir naturel par une boisson ou un encas une fois arrivé à destination.
Pédaler c’est encore la preuve d’une certaine capacité à agir, de se rendre avec un minimum de ressources (et d’affaires souvent) dans des lieux reculés ou éloignés
Pédaler à vélo c’est faire un effort physique, certes. Mais c’est aussi mettre en mouvement sa liberté de manière harmonieuse avec l’environnement. Pédaler c’est encore la preuve d’une certaine capacité à agir, de se rendre avec un minimum de ressources (et d’affaires souvent) dans des lieux reculés ou éloignés.
Une solution concrète et low-tech aux enjeux de mobilité urbaine
La bicyclette est un formidable instrument de mobilité dont la fabrication ne mobilise que très peu de ressources ou compétences comparées aux autres véhicules empruntés par l’espèce humaine. Pour illustrer son propos, le photographe ambulant reprend ses notes de lecture, notamment celles de l’excellent ouvrage de Frédéric Héran – le retour de la bicyclette : une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050.
un mode de transport très peu émetteur de nuisances, 50 fois moins consommateur d’énergie et 80 fois plus économe en matériaux que la voiture
En effet, le vélo représente un mode de transport très peu émetteur de nuisances, cinquante fois moins consommateur d’énergie (1) et quatre-vingt fois plus économe en matériaux que la voiture.
D’autre part en comparant l’efficacité énergétique des animaux et des modes de transport pour déplacer leur propre poids, le biologiste états-unien Vance A. Tucker démontre que le cycliste et le plus efficace de tous, devant, par exemple, le saumon, l’avion ou le patineur sur glace (2).
Voyager à vélo ou l’éloge du temps long
Pour une majorité des vacanciers, c’est la destination, ensoleillée et exotique, qui suscite depuis de nombreuses semaines envie et impatience. Mais la route à parcourir pour s’y rendre, elle, ne fait pas partie de cet imaginaire attractif.
Ainsi, il conviendra de réduire au maximum la durée du voyage pour arriver au lieu de villégiature. Par conséquent, un avantage cruel est donné aux structures « rapides » comme les autoroutes et stations services. Cruel car les contreparties de la rapidité sont pollution, la consommation immodérée d’énergie et la production toujours croissante de déchets. Mais quand il pleut nous sommes au sec me direz-vous…
A vélo, la destination est importante mais elle n’est qu’une information au sein de cette aventure à pédales. Le trajet est le voyage
A vélo, la destination est importante mais elle n’est qu’une information au sein de cette aventure à pédales. Le trajet est le voyage. Cela peut d’ailleurs être assez troublant pour les enfants. Le photographe ambulant en veux pour exemple son premier périple avec ses deux filles âgées à l’époque de 6 et 8 ans. Après avoir quitté Rennes et alors que nous passions non loin du moulin de Champcors à Bruz, les enfantes souhaitent savoir combien de temps nous allons pédaler. Un réflexe de passager de voiture qui sait qu’au bout de 1 voire 2 heures, il pourra s’extraire de l’habitacle et jouir du paysage… « Toute la journée » ont-elle pu entendre comme réponse. Ce qui n’a pas manqué de les démoraliser (quelques dizaines de minutes)… Elles découvraient le temps long du navigateur, du marcheur solitaire et.. du cyclo-randonneur 😉
Sources : Frédéric Héran – le retour de la bicyclette : une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050. (version complète sous licence libre)
(1) Marcia Lowe, The Bicycle : Vehicule for a Small Planet, Worldwatch Institute, Paper 90, 1989, p. 21
(2) Vance A. Tucker, » The Energetic Cost of Moving About « , American Scientist, vol. 63, 1975, p.413-419.
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